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L’auteur de ce livre s’est attaché à aborder la sottie, genre dramatique cultivé grosso modo entre 1450 et 1550, à la lumière des principes de l’épistémologie scolastique, de la seconde rhétorique et des théories du théâtre médiéval. Que la sottie illustre, en confiant sa voix à la folie, le glissement de la conception médiévale de la folie comme vice, emblématisée dans la Nef des fous de Brant, vers la folie comme composante de la sagesse, attitude qui s’impose à la Renaissance, dans l’Éloge de la Folie d’Érasme par exemple, est ici mis en rapport avec la résurgence du débat qui met aux prises les postulats de Thomas d’Aquin et de Guillaume d’Ockham concernant, respectivement, la connaissance rationnelle et la connaissance intuitive. Une telle dialectique permet la mise en œuvre d’une rhétorique à double détente qui communique des messages politiques sous le voile de l’enseignement moral. Le masque uniformisant de la folie ne saurait suffire pour faire fonctionner ce jeu rhétorique sans l’appui de l’action dramatique (au sens aristotélicien du terme), que la sottie parvient ainsi à renouveler.
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